Que nous apporte l’Eucharistie ?

On reçoit le sacre­ment de l’eucharistie en com­mu­niant, nor­ma­le­ment au cours de la messe. La com­mu­nion nous met en contact per­son­nel avec le Christ en créant une rela­tion intime. Elle nous fait prendre conscience que le Christ est tout proche de nous, alors que sou­vent Dieu nous parait loin­tain. Elle nous invite au recueille­ment pour ren­con­trer le Christ. La com­mu­nion touche notre coeur : elle nous apporte la paix, nous puri­fie de nos péchés et nous donne une force pour notre vie.
Com­mu­nion sous les deux espèces pain et vin :
Depuis le concile Vati­can II, les fidèles peuvent com­mu­nier au sang du Christ (lors de la Cène, Jésus a dit « pre­nez et buvez-en tous »). La com­mu­nion au calice est recom­man­dée dans dif­fé­rentes cir­cons­tances : lors des grandes fêtes litur­giques comme le Jeu­di saint, Pâques ou la Pen­te­côte, pour les mariés à la célé­bra­tion de leur mariage, pour les confir­mands à la célé­bra­tion de leur confir­ma­tion. On l’appelle com­mu­nion « sous les deux espèces » c’est à dire le corps et le sang du Christ. C’est la pra­tique habi­tuelle des rites orien­taux.  » La sainte com­mu­nion réa­lise plus plei­ne­ment sa forme de signe lorsqu’elle se fait sous les deux espèces. Car, sous cette forme, le signe du ban­quet eucha­ris­tique est mis plus plei­ne­ment en lumière  » (IGMR 240).
La com­mu­nion au sang du Christ se fait soit en buvant à la coupe, soit, plus habi­tuel­le­ment pour des rai­sons d’hygiène, avec une hos­tie que le prêtre plonge dans le calice. En cas d’épidémie, en par­ti­cu­lier de la grippe A, la com­mu­nion au calice est dan­ge­reuse. Les per­sonnes qui ont une aller­gie au glu­ten, qui se trouve dans les hos­ties, peuvent deman­der au prêtre de com­mu­nier au calice.
Est-il nor­mal que les laïcs donnent la com­mu­nion ?
Les ministres ordi­naires du sacre­ment de l’eucharistie sont les prêtres et les diacres, mais des laïcs (hommes ou femmes) peuvent, sous l’autorité de l’évêque, être appe­lés à ce ser­vice comme une sup­pléance en rai­son du manque de prêtre, soit pour don­ner la com­mu­nion pen­dant la messe, soit pour por­ter la com­mu­nion aux malades (Code de Droit cano­nique can. 910 et 230 § 3). Dans le contexte actuel du manque impor­tant de ministres ordon­nés, ce ser­vice tend à deve­nir habi­tuel.
Que faire si on a pas fait sa « pre­mière com­mu­nion » ?
Cer­tains adultes, qui n’ont pas fait leur pre­mière com­mu­nion, sou­hai­te­raient com­mu­nier. Pour cela, il faut suivre une pré­pa­ra­tion pour rece­voir le sacre­ment de l’eucharistie, sinon la par­ti­ci­pa­tion eucha­ris­tique ris­que­rait de ne pas appor­ter grand chose d’un point de vue spi­ri­tuel. La durée de la pré­pa­ra­tion dépend de l’itinéraire et des connais­sances reli­gieuses de cha­cun, elle est dif­fé­rente si l’on a été ou non au caté­chisme.
Com­ment pré­pa­rer sa pre­mière com­mu­nion à l’âge adulte ?
Si un adulte désire faire sa pre­mière com­mu­nion, il peut s’adresser à la paroisse de son domi­cile. Celle-ci lui indique la manière de se pré­pa­rer au sacre­ment de l’eucharistie. On trouve dans chaque ville un groupe de pré­pa­ra­tion qui est une par­tie de ce qu’on appelle « le caté­chu­mé­nat ». Le caté­chu­mé­nat est un ser­vice qui pré­pare les adultes au bap­tême, à la confir­ma­tion et à la par­ti­ci­pa­tion eucha­ris­tique avec un accom­pa­gna­teur. Il est des­ti­né aus­si bien aux per­sonnes récem­ment bap­ti­sées, qu’à celles qui, bap­ti­sées enfants et même caté­chi­sées, n’ont pas ache­vé leur ini­tia­tion chré­tienne.

Conditions pour communier

1. Faut-il se confes­ser avant de com­mu­nier ?
On doit se confes­ser avant de com­mu­nier, rece­voir le sacre­ment de récon­ci­lia­tion avant de com­mu­nier si l’on a fait des fautes graves. Dans l’Évangile, Jésus nous dit : « Si tu as quelque chose contre ton frère, va d’abord te récon­ci­lier avec lui, ensuite tu vien­dras à l’autel ». Mais si on a com­mis des fautes légères, des péchés véniels, on n’est pas obli­gé de rece­voir le sacre­ment de récon­ci­lia­tion avant de com­mu­nier. Il n’est pas néces­saire d’être par­fait pour com­mu­nier. Se confes­ser avant la pre­mière com­mu­nion n’est pas obli­ga­toire ; mais for­te­ment conseillé.
2. Peut-on com­mu­nier chaque fois que l’on par­ti­cipe à la messe ?
Il est sou­hai­table de com­mu­nier quand on par­ti­cipe à la messe. Cepen­dant il arrive que des per­sonnes qui ne viennent qu’exceptionnellement à la messe, ou même qui sont incroyantes, par­ti­cipent à l’eucharistie lors d’un mariage, d’un enter­re­ment etc. Au moment où on va vers l’autel, ils suivent le mou­ve­ment… Com­mu­nier est une démarche de foi qui sup­pose une cer­taine dis­po­si­tion du cœur et une ini­tia­tion au mys­tère eucha­ris­tique.
Jadis on com­mu­niait rare­ment, on par­ti­ci­pait le plus sou­vent à la messe sans com­mu­nier On consi­dé­rait qu’il était suf­fi­sant de contem­pler l’hostie consa­crée au moment de l’élévation. Il suf­fi­sait de com­mu­nier une fois par an au moment de Pâques, on fai­sait « ses Pâques ». Actuel­le­ment on com­mu­nie habi­tuel­le­ment quand on par­ti­cipe à la messe, mais il y a le risque que la pra­tique devienne un auto­ma­tisme, une rou­tine. Il faut donc cher­cher les moyens pour gar­der la qua­li­té de la démarche per­son­nelle et se pré­pa­rer à rece­voir le Sei­gneur en recon­nais­sant que nous avons besoin du par­don de Dieu.
3. Faut-il être à jeun ?
Il faut s’abstenir, au moins une heure avant la par­ti­ci­pa­tion eucha­ris­tique, de prendre tout ali­ment et bois­son, à l’exception de l’eau et des médi­ca­ments (Can. 919, 1 et 3). Autre­fois, il fal­lait être à jeun depuis minuit, c’était le jeûne eucha­ris­tique.


Les personnes divorcées remariées et la participation eucharistique

1. Les divor­cés peuvent-ils com­mu­nier ?
Beau­coup de gens pensent que le divorce est inter­dit par l’Église. Ce n’est pas le divorce qui est inter­dit, mais le rema­riage à l’église. En effet, le divorce civil n’annule pas le mariage reli­gieux. Dans cer­tains cas, le divorce est le moindre mal, mais il ne per­met pas le rema­riage reli­gieux.
Les divor­cés peuvent donc com­mu­nier s’ils ne sont pas rema­riés et s’ils ne vivent pas en concu­bi­nage.
2. Pour­quoi l’Église demande-t-elle aux divor­cés rema­riés de ne pas com­mu­nier ?
Des per­sonnes divor­cées rema­riées ou vivant en concu­bi­nage souffrent de ne pas pou­voir com­mu­nier, rece­voir l’hostie. Elles se sentent exclues, reje­tées par l’Église et sont conduites par­fois à ne plus par­ti­ci­per à la messe. Si l’Église demande aux divor­cés rema­riés de ne pas par­ti­ci­per au don eucha­ris­tique, c’est parce que leur vie (en rup­ture d’alliance) n’est pas en pleine cohé­rence avec lui (sacre­ment de l’alliance nou­velle).
Même si on ne com­mu­nie pas, la messe garde sa valeur, la par­ti­ci­pa­tion à la messe n’est pas sans fruit. Elle nous fait par­ti­ci­per par notre bap­tême au sacri­fice du Christ et à l’offrande du sacri­fice de toute l’Église. Elle nous per­met aus­si de rece­voir la Parole de Dieu et de nous en impré­gner. Saint Louis, qui par­ti­ci­pait à la messe chaque jour, ne com­mu­niait que quel­que­fois par an, comme c’était la pra­tique de l’Église jusqu’à saint Pie X.
3. Pour­quoi l’Église demande-t-elle à ceux qui ont épou­sé un divor­cé de ne pas com­mu­nier ?
Beau­coup de per­sonnes, qui ont épou­sé un divor­cé, ne com­prennent pas pour­quoi elles ne peuvent pas com­mu­nier. N’étant pas divor­cé elle-même, elles ont l’impression qu’on leur fait por­ter la « faute » de leur conjoint, qu’elles sont « punies » sans qu’il y ait faute de leur part.
On ne peut pas com­mu­nier parce que l’on vit avec quelqu’un qui est déjà marié devant Dieu, même s’il est divor­cé civi­le­ment.
Pour ce genre de pro­blème dou­lou­reux, il est néces­saire d’avoir un dia­logue per­son­nel avec un prêtre.
4. Les divor­cés rema­riés sont-ils excom­mu­niés ?
Leur situa­tion dans l’Église est très dif­fé­rente de celles des per­sonnes qui sont excom­mu­niées. Ils peuvent avoir cer­taines res­pon­sa­bi­li­tés dans l’Église (caté­chèse…) et avoir un rôle dans des célé­bra­tions (faire des lec­tures, ani­mer des chants). Ils peuvent être par­rain et mar­raine, avoir des obsèques reli­gieuses. La situa­tion des divor­cés rema­riés n’est donc pas un rejet par l’Église, mais une par­ti­ci­pa­tion incom­plète à la vie de l’Église.
5. Pour­quoi les concu­bins ne peuvent pas com­mu­nier ?
C’est une ques­tion que beau­coup de chré­tiens se posent et qui concerne beau­coup de monde.
Mais alors qu’est-ce qui empêche les concu­bins de com­mu­nier au Corps du Christ ? En effet, c’est bien d’un empê­che­ment qu’il s’agit. Car le bap­tême a fait entrer le chré­tien dans une vie d’alliance avec le Christ dans l’Église. Pour les chré­tiens qui veulent fon­der une famille, cette alliance est nor­ma­le­ment scel­lée par le sacre­ment de mariage et nour­rie et for­ti­fiée par l’Eucharistie, le grand Sacre­ment de l’Alliance. Dans le cas du concu­bi­nage, il y a un manque l’alliance du sacre­ment de mariage. Cela nous aide à réa­li­ser à la fois la gran­deur du sacre­ment de mariage et du sacre­ment de l’Eucharistie.