A propos du sacrement du Pardon et des célébrations pénitentielles

Avant la fête de la Tous­saint, des célé­bra­tions péni­ten­tielles ont été pro­po­sées l’une à Saint Sébas­tien et l’autre à Sainte Thé­rèse. En plus de cela, des per­ma­nences pour une ren­contre avec un prêtre ont eu lieu dans les divers endroits de la paroisse.
Cer­tains parois­siens s’attendaient à ce que les célé­bra­tions péni­ten­tielles débouchent sur une abso­lu­tion géné­rale. Or, il était pro­po­sé soit un signe non sacra­men­tel de récon­ci­lia­tion avec Dieu en s’approchant du livre de la Parole et de l’autel, soit de vivre le sacre­ment du par­don dans une ren­contre indi­vi­duelle avec le prêtre. Ceux qui atten­daient l’absolution géné­rale se sont sen­ti lésés ou tra­his.
Bien sûr, il n’était pas dans mon inten­tion de trom­per qui que ce soit et encore moins de vou­loir mani­pu­ler ou tra­hir les parois­siens. Si le bul­le­tin indi­quait soit des célé­bra­tions péni­ten­tielles, soit des ren­contres indi­vi-duelles avec un prêtre, c’était pour mettre en valeur le fait qu’il y aurait dans le pre­mier cas une prière et une réflexion com­mune (avec l’examen de conscience pro-posé) pour se pré­pa­rer et aus­si une action de grâce com­mune pour ceux qui le sou­hai­taient. Dans le deuxième cas, c’est une démarche indi­vi­duelle qui était pro­po­sée (même si nous savons bien que tout sacre-ment est tou­jours une célé­bra­tion ecclé­siale et donc jamais seule­ment indi­vi­duelle).
Je suis donc déso­lé qu’il y ait eu une telle confu­sion. Je dois ajou­ter que désor­mais il n’y aura plus de confu­sion car il n’y aura plus d’absolution géné­rale sur nos paroisses. Ce n’est pas une déci­sion per­son­nelle et auto­ri­taire que je prends là, mais c’est pour obéir au mieux à ce que nous demande l’Eglise. Si cer­tains s’interrogent du coup sur ce qu’ont fait mes pré­dé­ces­seurs, ne comp­tez pas sur moi pour com­men­ter leurs déci­sions, allez leur deman­der. Pour moi, je veux sim­ple­ment vous expli­quer ma façon de faire.
D’après le rituel de 1973 (celui qui est en vigueur actuel­le­ment), il est pos­sible de don­ner l’absolution col­lec­tive « en cas de grave néces­si­té », et ce sont les évêques dio­cé­sains qui décident quand on peut don­ner cette abso­lu­tion. En 1973 à Lourdes, l’épiscopat fran­çais indique trois cas géné­raux de grave néces­si­té : les veilles de grandes fêtes, les lieux de pèle­ri­nage et les ras­sem­ble­ments d’enfants. Mais en 1987, suite au synode de 1983 sur la péni­tence et la récon­ci­lia­tion, sui­vi de l’exhortation du pape St Jean Paul II en décembre 1984, l’épiscopat fran­çais décide qu’il n’y a plus de cas où les prêtres peuvent don­ner une abso­lu­tion col­lec­tive sans l’autorisation expresse, qui doit à chaque fois être deman­dée à l’évêque.

Res­tent bien sûr les règles uni­ver­selles qui s’imposent à tous :
➢ si un dan­ger de mort menace et que le temps n’est pas suf­fi­sant pour que le ou les prêtres puissent entendre la confes­sion de cha­cun des péni­tents.
➢ s’il y a une grave néces­si­té. Le droit pré­cise par ailleurs : La néces­si­té n’est pas consi­dé­rée comme suf­fi­sante lorsque des confes­seurs ne peuvent pas être dis­po­nibles pour le seul motif du grand afflux de péni­tents, tel qu’il peut se pro­duire pour une grande fête ou un grand pèle­ri­nage.

J’ajoute que Mgr Mar­cus a publié pour le dio­cèse de Nantes en 1986 une lettre inti­tu­lée : « Célé­brer le Par­don de Dieu » dans laquelle il demande que cesse la pra­tique des abso­lu­tions col­lec­tives. Mgr Sou­brier et Mgr James n’ont rien publié de plus sur le sujet mais ont tou­jours affir­mé que tout avait été dit par Mgr Mar­cus.
Au-delà du droit, il y a aus­si la convic­tion que ce sacre-ment, parce qu’il invite chaque chré­tien à remettre entre les mains de Dieu ce qu’il a de plus intime, ce qu’il a fait dans sa res­pon­sa­bi­li­té propre (l’oeuvre était peut-être col­lec­tive mais c’est la res­pon­sa­bi­li­té et la liber­té de cha­cun qui sont enga­gées), ne peut avoir de sens que s’il est vécu per­son­nel­le­ment par le péni­tent face à son Dieu (qui a choi­si le prêtre pour le repré­sen­ter). La visée du sacre­ment et la grâce de Dieu qui est de rele­ver le pécheur et de res­tau­rer la filia­tion divine abî­mée dans l’homme pécheur implique elle aus­si le carac­tère indi­vi­duel du sacre­ment. Nous sommes en effet cha­cun un être unique et irrem­pla­çable aux yeux de Dieu.
Pour toutes ces rai­sons, je ne célé­bre­rai plus d’absolution col­lec­tive ou géné­rale sur nos paroisses à moins d’une grave néces­si­té que l’évêque vou­drait bien enté­ri­ner.
Je sais bien que cer­tains n’acceptent pas cela ou en ont de la peine : j’en suis déso­lé et bien sûr, je reste ouvert à toute dis­cus­sion et éclai­rage sur ce sujet.
Quoiqu’il en soit, vous trou­ve­rez dans ce bul­le­tin (der­nière page) les horaires des célé­bra­tions péni­ten­tielles et des per­ma­nences de confes­sions pour vous pré-parer à Noël.
P. Chris­tophe, votre curé