Évangile de dimanche 4 septembre

Lectio divina du dimanche 4 septembre 2022 : 23e ordinaire (C)

                                                                                                                                                                

Evangile de Jésus Christ selon st Luc (Lc 14, 25-33)

25 De grandes foules faisaient route avec Jésus ; il se retourna et leur dit :
26 « Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et sœurs, et même à sa propre vie, il ne peut pas être mon disciple.
27 Celui qui ne porte pas sa croix pour marcher à ma suite ne peut pas être mon disciple.
28 Quel est celui d’entre vous qui, voulant bâtir une tour, ne commence par s’asseoir pour calculer la dépense et voir s’il a de quoi aller jusqu’au bout ?
29 Car, si jamais il pose les fondations et n’est pas capable d’achever, tous ceux qui le verront vont se moquer de lui :
30 “Voilà un homme qui a commencé à bâtir et n’a pas été capable d’achever !”
31 Et quel est le roi qui, partant en guerre contre un autre roi, ne commence par s’asseoir pour voir s’il peut, avec dix mille hommes, affronter l’autre qui marche contre lui avec vingt mille ?
32 S’il ne le peut pas, il envoie, pendant que l’autre est encore loin, une délégation pour demander les conditions de paix.
33 Ainsi donc, celui d’entre vous qui ne renonce pas à tout ce qui lui appartient ne peut pas être mon disciple.

Lecture ligne à ligne

25 De grandes foules faisaient route avec Jésus ; il se retourna et leur dit :

Ce chapitre 14 fait toujours partie de la grande incise de saint Luc. Ce long chemin vers Jérusalem qui couvre la plus longue partie de l’Evangile (9,51 – 19,28). Saint Luc insiste sur la foule qui suit Jésus. Mais si on voit souvent Jésus être interpellé par une personne au milieu de cette foule, cette fois-ci, c’est Jésus qui se retourne et l’interpelle.
Et l’évangéliste déclare “il se retourna”. Cela pourrait simplement signifier que Jésus marche en tête, ce qui montre qu’Il allait volontairement vers le lieu de son sacrifice. C’est d’ailleurs ce que nous dit st Luc au début de cette incise :
51 Comme s’accomplissait le temps où il allait être enlevé au ciel, Jésus, le visage déterminé, prit la route de Jérusalem. (Lc 9, 51)
Mais plus encore, cette expression est régulièrement utilisée pour montrer comment Jésus prend soin de ses disciples ou des foules. Mais c’est aussi lorsqu’il doit dire quelque chose d’important. Lorsque l’homme s’approche de Dieu, on dit qu’il se convertit, il se retourne vers Dieu. De même, l’Evangile nous montre Dieu venant à nous en disant de Jésus qu’Il se retourne vers nous :
Ici c’est l’exemple de la foi qui est donné.
06 Jésus était en route avec eux, et déjà il n’était plus loin de la maison, quand le centurion envoya des amis lui dire : « Seigneur, ne prends pas cette peine, car je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit.
07 C’est pourquoi je ne me suis pas autorisé, moi-même, à venir te trouver. Mais dis une parole, et que mon serviteur soit guéri !
08 Moi, je suis quelqu’un de subordonné à une autorité, mais j’ai des soldats sous mes ordres ; à l’un, je dis : “Va”, et il va ; à un autre : “Viens”, et il vient ; et à mon esclave : “Fais ceci”, et il le fait. »
09 Entendant cela, Jésus fut en admiration devant lui. Il se retourna et dit à la foule qui le suivait : « Je vous le déclare, même en Israël, je n’ai pas trouvé une telle foi ! » (Lc 7, 6-9)
Là, c’est la dénonciation du pouvoir de Satan et l’encouragement à vivre selon la volonté de Dieu
32 Jésus disait cette parole ouvertement. Pierre, le prenant à part, se mit à lui faire de vifs reproches.
33 Mais Jésus se retourna et, voyant ses disciples, il interpella vivement Pierre : « Passe derrière moi, Satan ! Tes pensées ne sont pas celles de Dieu, mais celles des hommes. » (Mc 8, 32-33)
Cette fois-ci, c’est l’annonce de l’injustice, du péché de l’homme qui conduit le Fils de Dieu à la mort.
Ils le chargèrent de la croix pour qu’il la porte derrière Jésus.
27 Le peuple, en grande foule, le suivait, ainsi que des femmes qui se frappaient la poitrine et se lamentaient sur Jésus.
28 Il se retourna et leur dit : « Filles de Jérusalem, ne pleurez pas sur moi ! Pleurez plutôt sur vous-mêmes et sur vos enfants ! (Lc 23, 27-28)
Quand Jésus est au milieu de la foule mais qu’il est précisé qu’il se retourne pour lui parler, c’est en lien direct avec le Salut par la foi en la croix du Sauveur.

Et nous ? Quelle est notre foi ? Sommes-nous conscients que notre Salut passe lui aussi par la croix ?

26 « Si quelqu’un vient à moi sans me préférer à son père, sa mère, sa femme, ses enfants, ses frères et sœurs, et même à sa propre vie,

il ne peut pas être mon disciple.
L’énumération : “père, mère, enfants, frères, sœurs et propre vie” est une façon d’insister sur le fait que tout, absolument tout, doit passer après le Seigneur. Mais bien sûr, ce qui nous frappe le plus est cette sorte de concurrence qui semble être établie par le Christ entre les amours que nous pouvons éprouver. Comme si le Christ pouvait nous demander de choisir entre notre propre famille et Lui. N’est-ce pas ce qui signifie “préférer ?
En fait “préférer” peut signifier “aimer plus”, mais signifie plus réellement “aimer en premier”, “aimer avant les autres”. Il s’agit de commencer par aimer le Seigneur avant de nous aimer nous-même ou qui que ce soit. Cela se comprend aisément car il nous dit ailleurs :
35 et l’un d’entre eux, un docteur de la Loi, posa une question à Jésus pour le mettre à l’épreuve :
36 « Maître, dans la Loi, quel est le grand commandement ? »
37 Jésus lui répondit : « Tu aimeras le Seigneur ton Dieu de tout ton cœur, de toute ton âme et de tout ton esprit.
38 Voilà le grand, le premier commandement.
39 Et le second lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même.
Le commandement de l’amour implique autant l’amour des frères que celui du Père. Autrement dit, si nous commençons par Dieu, nous sommes automatiquement et irrémédiablement entrainés à aimer nos frères. Ce n’est pas toujours le cas dans l’autre sens, il arrive que nos frères nous demandent de renoncer à Dieu pour eux… Le seul moyen de ne pas avoir à entrer dans cette logique de concurrence ou d’opposition des amours, c’est de commencer par Dieu ?

Et nous ? Nous est-il arrivé de devoir faire ce genre de choix ? Nous est-il arrivé que certaines personnes nous y poussent ? Quand devant nous on se moque de Dieu, on dénie son amour, sa Providence, son existence… Savons-nous l’aimer en premier et aimer nos frères en les détrompant, en témoignant pour eux, en les aidant à ouvrir leur cœur par notre amour pour Lui et pour eux ?

27 Celui qui ne porte pas sa croix pour marcher à ma suite ne peut pas être mon disciple.

Ce verset a la même structure que le précédent :
Celui qui ne fait pas …
Venir à moi// marcher à ma suite
“ne peut pas être mon disciple
Ce qui diffère, c’est ce qu’il faut faire : au verset 26 il faut préférer le Christ à tout et à tous, au V 27 il faut porter sa croix.
Bien sûr, il y a dans ce verset une anticipation de la Passion du Christ et donc une invitation à partager le destin du maître. St Paul l’a bien exprimé :
08 Et si nous sommes passés par la mort avec le Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui. (Rm 6, 8)
Et mieux encore :
11 Voici une parole digne de foi : Si nous sommes morts avec lui, avec lui nous vivrons.
12 Si nous supportons l’épreuve, avec lui nous régnerons. Si nous le rejetons, lui aussi nous rejettera.
13 Si nous manquons de foi, lui reste fidèle à sa parole, car il ne peut se rejeter lui-même. (2 tim 2, 11-13)
Mais porter sa croix signifie aussi, au-delà de renoncer à sa propre vie, renoncer à sa dignité (car le crucifié est exposé nu) et son honneur (car être ainsi pendu est signe de malédiction d’après le deutéronome : un pendu est une malédiction de Dieu (Dt 21, 23). Après avoir relativiser les autres amours et sa propre vie, le Christ nous demande donc de relativiser nos relations humaines et le regard que d’autres porteront sur nous. Il s’agit donc avec ces deux versets de tout remettre entre les mains de Dieu.

Et nous ? Sommes-nous plus désireux de briller aux yeux des hommes que de resplendir dans le cœur de Dieu ? Y a-t-il quelque chose que nous ne serions pas prêts à abandonner pour l’Amour de Dieu ? Pouvons-nous chercher à progresser dans cet oubli de soi ?

28 Quel est celui d’entre vous qui, voulant bâtir une tour,

Voici que Jésus va renforcer son enseignement avec deux petites paraboles. La première parle de bâtir une tour. Dans l’ancien testament, on ne parle que deux fois de bâtir une tour. D’abord dans le livre de la genèse pour la tour de Babel (Cf. Gn 11, 4 ss). La tour est alors signe d’orgueil et de révolte contre Dieu. Dieu l’a fait s’écrouler avant qu’elle ne soit achevée… Dans le livre d’Isaïe, on trouve aussi la parabole de la vigne :
01 Je veux chanter pour mon ami le chant du bien-aimé à sa vigne. Mon ami avait une vigne sur un coteau fertile.
02 Il en retourna la terre, en retira les pierres, pour y mettre un plant de qualité. Au milieu, il bâtit une tour de garde et creusa aussi un pressoir. Il en attendait de beaux raisins, mais elle en donna de mauvais.
03 Et maintenant, habitants de Jérusalem, hommes de Juda, soyez donc juges entre moi et ma vigne !
04 Pouvais-je faire pour ma vigne plus que je n’ai fait ? J’attendais de beaux raisins, pourquoi en a-t-elle donné de mauvais ? (Is 5, 1-4)
La tour est une tour de garde, elle symbolise donc la richesse et la puissance de celui qui la construit. La vigne par contre, c’est le peuple infidèle à son Dieu. Cette parabole est reprise par le Seigneur lui-même au début de sa parabole des vignerons homicides (CF MT 21, 33-46) mais cette fois, la tour est un des éléments qui montrent la bonté de Dieu envers son peuple et le sens de la parabole est la condamnation des pharisiens qui ne s’occupent pas bien du peuple de Dieu.
Dans tous ces cas, vouloir bâtir une tour est donc vouloir montrer sa puissance et sa richesse… même contre Dieu.

Et nous ? Avons-nous tendance à mettre notre confiance dans nos propres forces ou richesses ? Pouvons-nous plutôt faire mémoire de ce que Dieu a fait et continue de faire dans nos vies, notre vraie richesse ? Et comment nous appuyer sur ce constat pour nous dépouiller de nos fausses sécurités ou de nos forces illusoires ?

ne commence par s’asseoir pour calculer la dépense et voir s’il a de quoi aller jusqu’au bout ?

Jésus insiste sur le contraste : bâtir une tour (agir pour édifier, aller vers le haut) et s’asseoir (s’arrêter, cesser d’agir et se pencher vers le bas). Il s’agit ici de sagesse humaine, de prévoyance et donc d’humilité. Quand on pense que cela peut renvoyer à la tour de Babel, on comprend que, aller jusqu’au bout, cela signifie assumer sa révolte contre Dieu ou être vraiment l’égal de Dieu, ce qui est impossible. La première des choses à laquelle nous devons renoncer pour être des disciples, c’est de nous prendre pour Dieu. C’était d’ailleurs tout l’enjeu du péché des premiers hommes :
04 Le serpent dit à la femme : « Pas du tout ! Vous ne mourrez pas !
05 Mais Dieu sait que, le jour où vous en mangerez, vos yeux s’ouvriront, et vous serez comme des dieux, connaissant le bien et le mal. »
Jésus ne parle donc pas seulement de construction matérielle, il parle d’abord de Salut.

Et nous ? Sommes-nous capables de prendre le temps de nous asseoir, le temps de prendre du recul mais aussi de nous mettre face à Dieu ? Nos actions sont-elles enracinées par la foi et la prière dans la volonté de Dieu ou bien sommes-nous indifférents voire hostiles au plan de Dieu sur nous ?

29 Car, si jamais il pose les fondations et n’est pas capable d’achever, tous ceux qui le verront vont se moquer de lui :

Prenons maintenant le temps de décrypter cette parabole : il s’agit d’être disciple. Construire la tour, c’est donc cela, être disciple. Poser les fondations, c’est donc commencer à suivre Jésus ; achever l’ouvrage, c’est préférer le Christ à tous ou prendre sa croix… Mais celui qui se prétend disciple et ne veut pas toucher la croix sera ridicule, il ne sera pas un vrai disciple, aura perdu son temps et son énergie et même sa crédibilité auprès de tous ceux qui le verront.
Mais le rapprochement en quelques phrases de l’invitation à prendre sa croix et de l’avertissement “tous se moqueront” renvoie facilement à la Passion :
41 De même, les grands prêtres se moquaient de lui avec les scribes et les anciens, en disant :
42 « Il en a sauvé d’autres, et il ne peut pas se sauver lui-même ! Il est roi d’Israël : qu’il descende maintenant de la croix, et nous croirons en lui !
43 Il a mis sa confiance en Dieu. Que Dieu le délivre maintenant, s’il l’aime ! Car il a dit : “Je suis Fils de Dieu.” » (Mt 27, 41-43).
Voyez comme c’est l’exact opposé de la parabole, Jésus a pris sa croix, Jésus a été jusqu’au bout et c’est lui qu’on moque, précisément parce qu’il va jusqu’au bout, jusqu’au don de sa vie. Il avait posé les fondations en annonçant par trois fois sa Passion et sa mort sur la croix, le voici qui achève ce qu’il a commencé et il est moqué pour cela… Cela nous montre l’écart incroyable entre la sagesse humaine et la sagesse de Dieu, ce que saint Paul exprime encore :
22 Alors que les Juifs réclament des signes miraculeux, et que les Grecs recherchent une sagesse,
23 nous, nous proclamons un Messie crucifié, scandale pour les Juifs, folie pour les nations païennes.
24 Mais pour ceux que Dieu appelle, qu’ils soient Juifs ou Grecs, ce Messie, ce Christ, est puissance de Dieu et sagesse de Dieu.
25 Car ce qui est folie de Dieu est plus sage que les hommes, et ce qui est faiblesse de Dieu est plus fort que les hommes. (1 co 1, 22-25)

Et nous ? Quelles sont nos fondations ? Et quelle est notre espérance ? Jusqu’où sommes-nous prêts à aller ? Et quelle est notre objectif : la mission universelle, celle de tous les baptisés, c’est la sainteté. Prétendre être chrétien sans viser à être saint, ce serait comme poser des fondations sans vouloir ou pouvoir bâtir la tour…
Et quelle est notre sagesse ? Ecoutons-nous plutôt les hommes et la sagesse de ce monde ou bien le Seigneur et la sagesse de l’Esprit ?

30 “Voilà un homme qui a commencé à bâtir et n’a pas été capable d’achever !”

On reconnaît là assez facilement le reproche fait à Jésus en croix… Mais si c’est vrai d’un point de vue humain, pour le Christ c’était le contraire. Autrement dit, le point commun entre cette parabole et les avis précédents : prendre sa croix et préférer le Seigneur, c’est que l’amour du Christ que les foules ont commencé de vivre en le suivant sur le chemin de Jérusalem ne sera vraiment en eux, faisant d’eux des disciples véritables que s’ils renoncent à tout, même leur vie de famille, même leur réputation, même leur vie pour le suivre jusqu’à la croix. Il s’agit de devenir la vigne du Seigneur, celle pour laquelle Il a construit une tour de garde, celle dont il attend les fruits, celle qu’il confiera à des vignerons capables de lui faire porter les fruits les meilleurs !

Et nous ? Acceptons-nous d’être apparemment en échec : faibles, pauvres, ou petits aux yeux du monde, pourvu que nous soyons là où le Seigneur nous attend ? Pouvons-nous achever notre chemin avec le Christ en lui offrant jusqu’à nos vies ?

31 Et quel est le roi qui, partant en guerre contre un autre roi, ne commence par s’asseoir

Voici que les paraboles, elles aussi, sont construites sur le même schéma :
– Un homme// Un roi
– Bâtir une tour// partir en guère
– S’assoir voir s’il peut
– S’il ne peut pas…
Seule la fin change. Dans le premier cas, s’il ne peut pas il doit renoncer ; dans le second cas, s’il ne peut pas, il doit négocier. C’est que dans le premier cas, c’est lui qui n’est pas assez riche ou puissant pour faire ce qu’il veut ; dans le second cas, c’est l’autre qui est trop puissant et qui lui impose les choses de l’extérieur ! Jésus nous encourage toujours à aller plus loin…

Et nous ? Avons-nous tendance à nous croire tout puissants ou tout permis ? Savons-nous, non seulement reconnaître nos propres limites, mais aussi avoir l’humilité de reconnaître ceux qui sont plus grands, plus forts, plus intelligents que nous ?

pour voir s’il peut, avec dix mille hommes, affronter l’autre qui marche contre lui avec vingt mille ?

Jésus ne choisit pas de parler d’un petit roi : il a dix mille hommes, c’est considérable ! Mais même quand on est un grand roi, on peut tomber sur un plus grand, la force est toujours quelque chose de relatif… Le Seigneur raconte cette parabole pour expliquer qu’il faut savoir renoncer à tout. Ici, il nous invite à renoncer même à ce que nous avons de plus fort ou de plus valable ? Même nos qualités, nos richesses et nos talents, nous devons être prêts à y renoncer pour Dieu.

Et nous ? Qu’est-ce qui fait notre fierté ou notre orgueil ? De quoi sommes-nous heureux et fiers devant les hommes et devant Dieu ? Sommes-nous prêts à sacrifier, même cela si Dieu nous le demande ?

32 S’il ne le peut pas, il envoie, pendant que l’autre est encore loin, une délégation pour demander les conditions de paix.

Dans la première parabole, il s’agissait de renoncer à son projet ; ici, il faut se faire petit et reconnaître sa défaite. Il faut se remettre entre les mains d’un plus grand et d’un plus fort. Il s’agit de demander, d’implorer…
Si nous cherchons les éléments de la parabole, le roi est sans doute nous-mêmes, mais qui est plus grand ? C’est Dieu lui-même qui est le plus fort. Alors être en guerre contre Lui, ce serait notre révolte, comme pour la tour de Babel, notre péché. Mais si nous sommes conscients que cette guerre ne peut que nous détruire, c’est vers l’Esprit que nous nous tournons pour recevoir la paix. Mais alors ce n’est plus nous qui décidons, c’est lui qui dicte les conditions. Elles représentent la loi de Dieu qui nous fait renoncer à notre volonté propre pour choisir la volonté de Dieu comme nous le disons chaque jour dans notre prière : “que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel”.

Et nous ? Sommes-nous ainsi obéissants et soumis à la volonté de Dieu qui sait mieux que nous ce qui est bon pour nous ?

33 Ainsi donc, celui d’entre vous qui ne renonce pas à tout ce qui lui appartient ne peut pas être mon disciple.

Voici que ces avis et paraboles nous ont donc invité, tour à tour, à renoncer à ceux que nous aimons, à nos propres vies, à notre réputation ou notre honneur, à ce que nous avons et même à nos qualités et nos talents, et enfin à notre propre volonté pour suivre le Christ et devenir des disciples. C’est cela renoncer à tout ce qui nous appartient. Notons qu’y renoncer ne veut pas dire être démuni ou dépouillé, cela veut dire accepter de ne pas posséder en propre ou décider seul, mais avoir pour Dieu et en son nom et faire ce qu’il dit et décide. Ce qu’il nous fait abandonner, Dieu nous le rend au centuple, à condition que nous sachions et acceptions que nous ne sommes que les gérants et non les propriétaires de ces biens :
29 Jésus déclara : « Amen, je vous le dis : nul n’aura quitté, à cause de moi et de l’Évangile, une maison, des frères, des sœurs, une mère, un père, des enfants ou une terre
30 sans qu’il reçoive, en ce temps déjà, le centuple : maisons, frères, sœurs, mères, enfants et terres, avec des persécutions, et, dans le monde à venir, la vie éternelle. (Mc 10, 29-30)
Nous retrouvons la même liste de personnes “laissées” puis rendues par le Seigneur au centuple. Nous voyons aussi que le Seigneur ajoute des persécutions, qui correspondent au renoncement à sa propre vie, à ses talents propres et à sa volonté propre. Mais nous entendons aussi que tout cela est orienté à la vie éternelle, il s’agit bien de Salut !

Et nous ? Pouvons-nous nous asseoir pour contempler la promesse de la vie éternelle et ainsi choisir de renoncer à tout ?

En guise de conclusion :
les avis du Seigneur insistent donc de plus en plus sur les types de renoncements qu’il nous faut faire. Peu à peu, il ne nous reste plus rien ; rien que lui, mais lorsque nous l’avons Lui, c’est alors que nous avons tout !