Évangile du 26 mars

            Lectio Divina du dimanche 26 mars 2023 : 5e dimanche de carême A

Evangile de Jésus Christ selon Jn 11, 1-45

Il y avait quelqu’un de malade, Lazare, de Béthanie, le village de Marie et de Marthe, sa sœur.
02 Or Marie était celle qui répandit du parfum sur le Seigneur et lui essuya les pieds avec ses cheveux. C’était son frère Lazare qui était malade.
03 Donc, les deux sœurs envoyèrent dire à Jésus : « Seigneur, celui que tu aimes est malade. »
04 En apprenant cela, Jésus dit : « Cette maladie ne conduit pas à la mort, elle est pour la gloire de Dieu, afin que par elle le Fils de Dieu soit glorifié. »
05 Jésus aimait Marthe et sa sœur, ainsi que Lazare.
06 Quand il apprit que celui-ci était malade, il demeura deux jours encore à l’endroit où il se trouvait.
07 Puis, après cela, il dit aux disciples : « Revenons en Judée. »
08 Les disciples lui dirent : « Rabbi, tout récemment, les Juifs, là-bas, cherchaient à te lapider, et tu y retournes ? »
09 Jésus répondit : « N’y a-t-il pas douze heures dans une journée ? Celui qui marche pendant le jour ne trébuche pas, parce qu’il voit la lumière de ce monde ;
10 mais celui qui marche pendant la nuit trébuche, parce que la lumière n’est pas en lui. »
11 Après ces paroles, il ajouta : « Lazare, notre ami, s’est endormi ; mais je vais aller le tirer de ce sommeil. »
12 Les disciples lui dirent alors : « Seigneur, s’il s’est endormi, il sera sauvé. »
13 Jésus avait parlé de la mort ; eux pensaient qu’il parlait du repos du sommeil.
14 Alors il leur dit ouvertement : « Lazare est mort,
15 et je me réjouis de n’avoir pas été là, à cause de vous, pour que vous croyiez. Mais allons auprès de lui ! »
16 Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), dit aux autres disciples : « Allons-y, nous aussi, pour mourir avec lui ! »
17 À son arrivée, Jésus trouva Lazare au tombeau depuis quatre jours déjà.
18 Comme Béthanie était tout près de Jérusalem – à une distance de quinze stades (c’est-à-dire une demi-heure de marche environ) –,
19 beaucoup de Juifs étaient venus réconforter Marthe et Marie au sujet de leur frère.
20 Lorsque Marthe apprit l’arrivée de Jésus, elle partit à sa rencontre, tandis que Marie restait assise à la maison.
21 Marthe dit à Jésus : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort.
22 Mais maintenant encore, je le sais, tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te l’accordera. »
23 Jésus lui dit : « Ton frère ressuscitera. »
24 Marthe reprit : « Je sais qu’il ressuscitera à la résurrection, au dernier jour. »
25 Jésus lui dit : « Moi, je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ;
26 quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? »
27 Elle répondit : « Oui, Seigneur, je le crois : tu es le Christ, le Fils de Dieu, tu es celui qui vient dans le monde. »
28 Ayant dit cela, elle partit appeler sa sœur Marie, et lui dit tout bas : « Le Maître est là, il t’appelle. »
29 Marie, dès qu’elle l’entendit, se leva rapidement et alla rejoindre Jésus.
30 Il n’était pas encore entré dans le village, mais il se trouvait toujours à l’endroit où Marthe l’avait rencontré.
31 Les Juifs qui étaient à la maison avec Marie et la réconfortaient, la voyant se lever et sortir si vite, la suivirent ; ils pensaient qu’elle allait au tombeau pour y pleurer.
32 Marie arriva à l’endroit où se trouvait Jésus. Dès qu’elle le vit, elle se jeta à ses pieds et lui dit : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. »
33 Quand il vit qu’elle pleurait, et que les Juifs venus avec elle pleuraient aussi, Jésus, en son esprit, fut saisi d’émotion, il fut bouleversé,
34 et il demanda : « Où l’avez-vous déposé ? » Ils lui répondirent : « Seigneur, viens, et vois. »
35 Alors Jésus se mit à pleurer.
36 Les Juifs disaient : « Voyez comme il l’aimait ! »
37 Mais certains d’entre eux dirent : « Lui qui a ouvert les yeux de l’aveugle, ne pouvait-il pas empêcher Lazare de mourir ? »
38 Jésus, repris par l’émotion, arriva au tombeau. C’était une grotte fermée par une pierre.
39 Jésus dit : « Enlevez la pierre. » Marthe, la sœur du défunt, lui dit : « Seigneur, il sent déjà ; c’est le quatrième jour qu’il est là. »
40 Alors Jésus dit à Marthe : « Ne te l’ai-je pas dit ? Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu. »
41 On enleva donc la pierre. Alors Jésus leva les yeux au ciel et dit : « Père, je te rends grâce parce que tu m’as exaucé.
42 Je le savais bien, moi, que tu m’exauces toujours ; mais je le dis à cause de la foule qui m’entoure, afin qu’ils croient que c’est toi qui m’as envoyé. »
43 Après cela, il cria d’une voix forte : « Lazare, viens dehors ! »
44 Et le mort sortit, les pieds et les mains liés par des bandelettes, le visage enveloppé d’un suaire. Jésus leur dit : « Déliez-le, et laissez-le aller. »
45 Beaucoup de Juifs, qui étaient venus auprès de Marie et avaient donc vu ce que Jésus avait fait, crurent en lui.

REFLEXION ET APPROPRIATION

 En ce temps-là,
Marthe et Marie, les deux sœurs de Lazare,:

On connait ses deux sœurs à cause de l’épisode relaté par st Luc où Marthe, la servante intervient contre Marie, l’écoutante. On garde souvent de cela l’idée de la dispute entre les sœurs. Mais le texte que nous allons lire montre plutôt la proximité de pensée, de cœur et d’action entre ses deux sœurs.

Et nous savons, nous, qui sont les frères sur qui nous pouvons compter pour cheminer vers Dieu. Prenons-nous les moyens d’avoir une fratrie spirituelle tournée vers Dieu comme nous avons des frères et des amis pour nous divertir et embellir le quotidien ?

envoyèrent dire à Jésus 

Les sœurs s’adressent ensemble à Jésus, et elles utilisent un messager pour faire savoir leur prière

Et nous, où en est notre vie de communion ? Savons-nous demander l’aide de nos frères mais aussi des saints, de la Sainte Vierge Marie, des anges et du Christ lui-même pour faire monter vers Dieu nos prières ?

« Seigneur, celui que tu aimes est malade. »

Elles ne demandent rien car elles savent que Dieu sait mieux que nous ce qui est bon pour nous. Il est le Tout puissant, elles ne vont pas lui dire ce qu’il doit faire ! Par contre, elles présentent leurs misères, celle de leur frère.

Et nous quelle est notre confiance en Dieu ?
Savons-nous exposer nos misères au Seigneur sans revendiquer, ni critiquer, juste pour nous en remettre à sa miséricordieuse providence

 En apprenant cela, Jésus dit : « Cette maladie ne conduit pas à la mort, elle est pour la gloire de Dieu,
afin que par elle le Fils de Dieu soit glorifié. »

Notez la similitude avec la remarque sur l’aveugle-né, l’évangile de dimanche dernier : « Ni lui, ni ses parents n’ont péché. Mais c’était pour que les œuvres de Dieu se manifestent en lui ». Le Seigneur ne crée pas la cécité de l’un ou la maladie de l’autre ; c’est la nature abimée par le péché qui en est l’origine, mais il se sert de ces méfaits pour un bienfait : l’œuvre de Dieu manifestée pour sa gloire.

Et nous croyons que Dieu peut tirer même d’un mal un bien (« Vous aviez voulu me faire du mal, Dieu a voulu le changer en bien » (Gn 50, 20)) ? Croyons-nous comme le dit st Paul que « tout concourt au bien de ceux qui cherchent Dieu » (RM 8, 28), jusqu’où va notre foi

 Jésus aimait Marthe et sa sœur, ainsi que Lazare. Quand il apprit que celui-ci était malade,
il demeura deux jours encore à l’endroit où il se trouvait.

L’amour de Dieu est véritable, spécialement pour les frères et sœurs, pour ceux qui aiment sincèrement (mais aussi pour ceux qui n’aiment pas assez). Mais cela ne signifie pas qu’il est aux ordres ou à disposition. Il fait les choses selon son ordre, sa volonté et son calendrier.

Et nous, voudrions-nous faire de Dieu notre serviteur, exiger de lui ce qui nous semble bon. Sommes-nous serviteurs ou voulons-nous être servis par Dieu

Puis, après cela, il dit aux disciples : « Revenons en Judée. » Les disciples lui dirent :
« Rabbi, tout récemment, les Juifs, là-bas, cherchaient à te lapider, et tu y retournes ? »

C’est à son heure que Jésus décide de repartir, et alors, rien ne peut le dissuader.

Et nous, sommes-nous prêts à accueillir l’heure de Dieu ? A le laisser nous « dicter » SON calendrier ?

Jésus répondit : « N’y a-t-il pas douze heures dans une journée ?
Celui qui marche pendant le jour ne trébuche pas, parce qu’il voit la lumière de ce monde ; mais celui qui marche pendant la nuit trébuche, parce que la lumière n’est pas en lui. »

Encore une fois, on se rappelle de l’évangile de dimanche dernier « Je suis la lumière du monde ». Notez que Jésus dit « la lumière n’est pas en lui », il s’agit d’une lumière intérieure ; trébucher, c’est péché ; marcher pendant la nuit, c’est marché loin du Christ.

Et nous, où en est notre lumière intérieure ? Avons-nous l’habitude de demander à Dieu ce que nous devons faire ? l’invoquons-nous pour nos discernements ? Est-ce que nous décidons et demandons à Dieu de bénir nos choix ou bien est-ce que nous nous tournons d’abord vers lui pour dire « que ta volonté soit faite » et ensuite « Cependant, non pas ma volonté mais la tienne »
    

Après ces paroles, il ajouta : « Lazare, notre ami, s’est endormi ; mais je vais aller le tirer de ce sommeil. »

On peut rapprocher cela de l’épisode avec la mort de la fille de Jaïre : « l’enfant n’est pas morte, elle dort ». L’Eglise, qui célèbre le triduum pascal, parle à propos du Samedi saint du « grand repos ». Pour Dieu, la mort n’est qu’un passage, une étape.

Et nous, que disons-nous de la mort ? Quelle est notre espérance ? Savons-nous en reconnaître toute l’importance : rien n’est plus comme avant, et en même temps sa relativité : elle n’est qu’un passage vers la vie, la vraie vie

 Les disciples lui dirent alors : « Seigneur, s’il s’est endormi, il sera sauvé. » Jésus avait parlé de la mort ;
eux pensaient qu’il parlait du repos du sommeil.

Rapprochons maintenant ce passage de l’évangile de la Samaritaine (il y a 15 jours) : Jésus parle de l’Esprit-Saint mais elle entend parler d’eau vive naturelle, alors Jésus lui ouvre l’Esprit. Il parle ici de la mort physique, et les disciples entendent parler de simple sommeil réparateur.

Pour nous non plus, il n’est pas toujours facile de comprendre ce que Dieu nous dit. Non pas que le Seigneur cherche à nous embrouiller et qu’Il soit compliqué. Plutôt que comme le jeune Samuel appelé 3 fois dans la nuit du temple qui court vers Elie, le prophète, nous n’avons pas l’habitude de la Parole de Dieu. Nous avons besoin de nos frères et d’un prophète. Alors, avec quels frères avons-nous l’habitude de partager la parole de Dieu ? Vers qui nous tournons-nous pour une explication plus sûre, plus prophétique ?

 Alors il leur dit ouvertement : « Lazare est mort, et je me réjouis de n’avoir pas été là, à cause de vous, pour que vous croyiez.

Jésus se réjouit d’une mort ? ! Non pas de la mort mais des conséquences de celle-ci sur ses disciples, elle sera pour eux occasion de grâce et sourde de foi.

Et nous, nous disons sans doute avec le dicton « Dieu écrit droit avec des lignes courbes » mais l’acceptons-nous vraiment. Pouvons-nous supporter l’apparent silence de Dieu, la tolérance (capacité à supporter le mal) de Dieu pour des événements tristes ou mauvais. Croyons-nous que dans sa divine providence, Dieu sait toujours ce qu’Il fait et pourquoi. Saurons-nous comme le bienheureux Charles de Foucault dire « fais de moi ce qu’il te plaira » ou comme la prière du parachutiste demander même la souffrance tant que nous persévérons dans la foi ? Bref, plutôt que d’expliquer à Dieu ce qu’il doit faire (nous avons vu que les secours ne le font pas) pouvons-nous demander à Dieu de nous expliquer ce qu’il fait et en tout cas de l’en remercier ?

Mais allons auprès de lui ! »

Dans l’affaire du fils du fonctionnaire royal, Jésus dit « ton fils est vivant ». Il est à plus d’une journée de marche mais sa parole suffit à le sauver. Il aurait pu faire de même… mais non, il veut être auprès de lui.

Et nous, savons-nous reconnaître la présence de Dieu auprès de nous, en toute circonstance, même quand il ne dit ou ne fait pas ce que nous désirons, voulons ou attendons ?

Thomas, appelé Didyme (c’est-à-dire Jumeau), dit aux autres disciples : « Allons-y, nous aussi, pour mourir avec lui ! »

Voilà une phrase qui nous montre que Thomas n’a peur de rien, qu’il aime de tout son cœur le Seigneur, qu’il est prêt à donner sa vie pour lui. Rappelons-nous bien de cela avant d’interpréter son « incrédulité » lors de la résurrection.

Et nous d’ailleurs, nous qui jugeons si facilement Thomas, jusqu’où sommes-nous prêts à le suivre, quelle croix voulons-nous bien porter avec lui ?

À son arrivée, Jésus trouva Lazare au tombeau depuis quatre jours déjà.

L’indication des 4 jours montre qu’il est bien mort et pas seulement endormi ou comme mort. Elle montre aussi la patience de Dieu.

Et nous, de quelle patience sommes-nous prêt à faire preuve, continuons nous d’espérer contre toute espérance, persévérons nous dans la foi, comme le dit l’ange à la Vierge au jour de l’annonciation : rien n’est impossible à Dieu !

 Comme Béthanie était tout près de Jérusalem – à une distance de quinze stades (c’est-à-dire une demi-heure de marche environ) –, beaucoup de Juifs étaient venus réconforter Marthe et Marie au sujet de leur frère.

Nous avons là des indications : la mort de Lazare est publique et non un fait inventé. La compassion est une chose très importante dans le cas d’un deuil. Les trois : Marthe, Marie et Lazare étaient très connus et appréciés.

Et nous, savons-nous être, chrétiens au milieu du monde, appréciés pour notre humanité, rendant ainsi témoignage de notre foi par toute notre vie ? Savons-nous être particulièrement attentifs à ceux qui souffrent ou qui pleurent

Lorsque Marthe apprit l’arrivée de Jésus, elle partit à sa rencontre, tandis que Marie restait assise à la maison.

On retrouve les caractéristiques des deux sœurs, Marthe l’active qui part à la rencontre de Jésus, c’est très beau. Marie la contemplative qui n’a pas besoin de voir Jésus pour savoir qu’il est là, c’est très beau aussi.

Et nous, sommes-nous des actifs ou des contemplatifs ? Savons-nous que l’action ultime est d’aller à la rencontre de Dieu ? de le chercher en tout et en tous ? Savons-nous que contempler n’est pas rien faire mais aimer ce qui est sans doute la plus belle des actions, mais croire ce qui est sans doute le plus dur, mais s’offrir ce qui est peut-être le plus onéreux

Marthe dit à Jésus : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort.
Mais maintenant encore, je le sais, tout ce que tu demanderas à Dieu, Dieu te l’accordera. »

Quelle foi ! 1- Jésus peut sauver qui il veut et donc Lazare ne serait pas mort ! 2- Jésus peut tout demander à Dieu (même la résurrection d’un mort ?

Et nous, y a-t-il un péché que nous n’osons confesser, parce qu’il nous paraît trop grave, trop honteux, impardonnable, comme si Dieu ne pouvait pas nous sauver ? Y a-t-il un bien que nous n’osons pas demander à Dieu comme si cela lui était impossible.

Jésus lui dit : « Ton frère ressuscitera. »

Voilà notre foi et st Paul n’hésite pas à dire que sans cela, notre foi est vaine

Y pensons-nous et sommes-nous convaincus quand dans le credo, nous affirmons « je crois à la résurrection de la chair »

Marthe reprit : « Je sais qu’il ressuscitera à la résurrection, au dernier jour. »

Voilà notre espérance

Y pensons-nous et sommes-nous convaincus quand dans le credo, nous affirmons « je crois à la résurrection de la chair ET à la vie éternelle »

Jésus lui dit : « Moi, je suis la résurrection et la vie.

La Résurrection n’est pas seulement un don de Dieu mais Dieu vivant en nous comme Jésus a dit « je suis la lumière du monde » dimanche dernier. De même, il dit aujourd’hui : je suis la résurrection et la vie.

Et nous, sommes-nous vraiment à la recherche d’une personne qui nous aime et que nous aimons en retour, ou bien seulement à mendier une grâce, un don, un bienfait pour nous ?

Celui qui croit en moi, même s’il meurt, vivra ; quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? »

Jésus formule encore plus clairement notre Espérance et en montre l’unité avec notre foi. La foi est la source, comme la cause de notre espérance. L’Espérance est la conséquence, le fruit de notre foi. C’est pour cela qu’on se sent fort dans la foi parce que nous savons déjà ce que Dieu va faire pour nous et en nous et nous pouvons, dès maintenant, nous appuyer sur ce don qui ne manquera pas de nous être fait. C’est pour cela que notre espérance est si joyeuse, parce qu’elle nous promet celui que nous connaissons déjà en partie, « dans l’obscurité » comme on dit, mais suffisamment pour l’aimer. Et ainsi, foi et espérance reposent et mènent à la charité rendant les 3 vertus théologales inséparables.

Que vivons-nous vraiment de la Foi, de l’Espérance et de la Charité ? Sont-elles unies en nous comme des portes d’entrée vers la communion avec Dieu ?

Elle répondit : « Oui, Seigneur, je le crois : tu es le Christ, le Fils de Dieu, tu es celui qui vient dans le monde. »

Seul Saint Pierre avait déjà fait une aussi belle profession de foi

Redisons souvent et ayons toujours dans le cœur et sur les lèvres cette belle prière de foi : « Oui, Seigneur, je le crois : tu es le Christ, le Fils de Dieu, tu es celui qui vient dans le monde. »

Ayant dit cela, elle partit appeler sa sœur Marie, et lui dit tout bas : « Le Maître est là, il t’appelle. »

Notre saint Père le pape François nous invite à être des disciples-missionnaires. Vous ne savez pas ce que c’est ? Marthe vous montre l’exemple : 1- elle court à la rencontre de Jésus, 2- elle proclame sa foi, 3 – elle annonce son espérance, 4- elle vit sa foi et son espérance dans l’amour de Dieu, 5- elle va chercher sa sœur et la conduit à son Seigneur.

Et nous, sommes-nous des disciples-missionnaires ?

Marie, dès qu’elle l’entendit, se leva rapidement et alla rejoindre Jésus.

Comme Saint Jean suit st Pierre au jour de la résurrection ou au temple dans les actes des apôtres, comme Marie répond à l’invitation de Marthe, ainsi dans l’Eglise, les contemplatifs suivent et répondent aux sollicitations des missionnaires. Mais je crois que Marthe a pu ainsi être dans la vérité parce qu’elle était portée par la prière de sa sœur, tout comme Saint Pierre est souvent précédé et porté par la foi contemplative de Saint Jean.

Et nous, savons-nous puiser dans le charisme et la foi de nos frères la capacité à vivre notre foi et notre mission ?

Il n’était pas encore entré dans le village, mais il se trouvait toujours à l’endroit où Marthe l’avait rencontré.

Patience du Christ…

Les Juifs qui étaient à la maison avec Marie et la réconfortaient, la voyant se lever et sortir si vite, la suivirent ;

Un croyant disciple-missionnaire, actif ou contemplatifs, quelle que soit sa mission, entraine derrière lui de nombreux autres frères.

Attention, notre sainteté ne se mesure pas aux fruits visibles de notre mission, mais savons-nous les recueillir et veiller sur ceux-ci quand le Seigneur en donne ?

ils pensaient qu’elle allait au tombeau pour y pleurer. Marie arriva à l’endroit où se trouvait Jésus.

Bien souvent, nos frères se trompent sur nous, sur notre foi. Parfois, ils nous voient plus saints que nous ne sommes… Souvent, ils jugent, critiquent ou moquent, et souvent aussi ils négligent notre foi comme si ce n’était qu’une décoration anecdotique de notre personnalité. Qu’importe si cela permet de les amener à Jésus. Ils se trompent mais nous « profitons » de cette erreur pour les amener à Celui qui EST La Vérité.

En toute chose, rendons grâce à Dieu et soyons ses témoins.

Dès qu’elle le vit, elle se jeta à ses pieds et lui dit : « Seigneur, si tu avais été ici, mon frère ne serait pas mort. »

Exactement la même foi, formuler de la même manière que sa sœur. En contemplative, elle ajoute un geste à la parole, elle se jette à ses pieds mais la foi est la même, l’abandon est le même.

L’important, c’est la foi, l’Espérance et la Charité, les gestes n’en sont que l’expression. Acceptons donc ceux qui en font d’autres que nous et n’ayons pas peur d’en faire que les autres ne font pas. La liturgie est le lieu par excellence où les gestes portent la foi. Ces gestes-là nous sont donnés par l’Eglise, n’ayons pas peur de faire ces gestes que nous n’avons pas choisis, que nous ne ferions sans doute pas de nous-mêmes mais qui nous mettent dans l’obéissance et la communion avec l’Eglise et donc avec tous nos frères

Quand il vit qu’elle pleurait, et que les Juifs venus avec elle pleuraient aussi ; Jésus, en son esprit, fut saisi d’émotion, il fut bouleversé,

Jésus est bouleversé, non par la mort de Lazare, nous savons par ce qu’il a dit plus haut, mais par l’émotion et la souffrance des sœurs et amis de Lazare. Dieu connait notre malheur, Il compatit. Jésus, le véritable Fils de Dieu, est aussi un fils d’homme, le frère de tout homme.

Et nous, que faisons-nous de ce mystère insondable de l’incarnation ? Attention de ne voir que le Dieu et de négliger l’homme, attention de ne voir que le frère et de négliger le Dieu et créateur, le Sauveur. « Nous avons un Dieu proche », me disait un jour un séminariste pour justifier sa négligence par rapport à sa manière de l’honorer et de le révérer, et toi, tu ne salues pas tes proches quand tu vas vers eux ? lui ai-je répondu. Dieu n’a pas besoin de tous ces « grands tralalas » dit une paroissienne que la liturgie développée agaçait, Dieu non mais vous oui, par ne pas confondre Dieu comme le premier copain venu…
Et ailleurs, comment peut-on prétendre faire prier tout une paroisse en faisant simplement chanter le nom de Jésus en boucle, me demande un confrère après l’adoration, c’est de l’infantilisme ! Merci, le Seigneur lui-même ne nous a-t-il pas dit de redevenir comme des enfants ? Il n’est pas seulement un Dieu intellectuel et hautin, il est un frère et même un petit frère…

et il demanda : « Où l’avez-vous déposé ? » Ils lui répondirent : « Seigneur, viens, et vois. » Alors Jésus se mit à pleurer.

Quelle inversion ! Au début de l’Evangile de Jean, deux disciples suivent Jésus et lui demandent « où demeures-tu ? » Il répond « venez et voyez » Maintenant, c’est lui qui demande à propos de son ami défunt « où est-il » ou mieux « où l’avez-vous déposé » car vraiment, il est mort et ses amis l’ont mis en terre, et ce sont eux qui répondent « viens et vois ». Quand l’homme a la foi, il cherche Dieu qui l’invite : viens et vois. La foi nous met en route et nous donne de contempler. Quand on n’est plus dans la foi (cf les ténèbres du début de ce texte), on va à la mort. C’est alors Dieu qui se met en route vers nous, Dieu qui nous découvre mort et enterré, Dieu qui pleure sur nous ! (il s’agit d’une image bien sûr).

Et nous, sommes-nous de ceux qui entendent : « viens et vois », l’appel de Dieu, ou ceux qui, par leur vie sans espérance, disent : « viens et vois » n’offrant à Dieu que mort et désolation ? En ces temps de maladie, de mort et d’inquiétude, sommes-nous à la recherche de Dieu ou bien repliés sur nous-mêmes ? le laissons-nous sur la terre ne contemplant que notre mort physique et/ou spirituelle ?

Les Juifs disaient : « Voyez comme il l’aimait ! »

Ils n’ont tort que sur un point : le passé ! la vérité c’est : « voyez comme il l’aime ». Et puisque Jésus est touché par la souffrance des sœurs et amis, le mieux serait encore : « voyez comme il nous aime ! »

Et nous du fond de nos doutes, détresses et questions, sommes-nous encore prêts à dire « voyez comme il m’aime » et peut-être aussi d’ajouter avec saint Pierre « Seigneur, Tu sais tout, Tu sais bien que je T’aime »
    

Mais certains d’entre eux dirent : « Lui qui a ouvert les yeux de l’aveugle, ne pouvait-il pas empêcher Lazare de mourir ? »

Une fois de plus, nous nous retrouvons dans le combat entre ceux qui veulent mettre la toute puissance de Dieu à leur propre service : « il n’avait qu’à » et ceux qui découvrent que Dieu est d’abord un père très aimant : « voyez comme il l’aimait »

Et nous, que voyons-nous d’abord dans notre relation à Dieu : son amour comme quelque chose de désirable ? ou Sa toute-puissance comme quelque chose d’enviable ?

Jésus, repris par l’émotion, arriva au tombeau. C’était une grotte fermée par une pierre.

En tout point semblable à ce qui sera son tombeau

Saurons-nous accueillir le signe ?

 Jésus dit : « Enlevez la pierre. » Marthe, la sœur du défunt, lui dit : « Seigneur, il sent déjà ; c’est le quatrième jour qu’il est là. »

La foi admirable de Marthe est mise à l’épreuve. Comme Marie au jour de l’annonciation, elle interroge car elle ne comprend pas mais ne met pas en cause le Seigneur, elle insiste plutôt sur la faiblesse de l’homme.

Et nous comment réagissons nous quand notre foi est mise à l’épreuve ?

Alors Jésus dit à Marthe : « Ne te l’ai-je pas dit ? Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu. »

A la Vierge Marie qui interroge, l’ange répond « la Puissance de Dieu te couvrira de son ombre » et ici Jésus répond : « si tu crois, tu verras la puissance de Dieu ». Voici donc ce que Jésus est venu révéler. La puissance de Dieu n’est pas une force que nous devons envier ou que nous pourrons utiliser, elle est puissance d’amour et de vie que Dieu met en œuvre pour nous sauver !

Oui Seigneur je crois, viens au secours de mon manque de foi.

On enleva donc la pierre. Alors Jésus leva les yeux au ciel et dit : « Père, je te rends grâce parce que tu m’as exaucé.
Je le savais bien, moi, que tu m’exauces toujours ; mais je le dis à cause de la foule qui m’entoure, afin qu’ils croient que c’est toi qui m’as envoyé. »

Encore une fois, toute l’œuvre de Jésus est d’amener les hommes à la foi.

Je le sais bien moi que Tu m’exauces toujours.

Après cela, il cria d’une voix forte : « Lazare, viens dehors ! » Et le mort sortit, les pieds et les mains liés par des bandelettes, le visage enveloppé d’un suaire.

Les signes de la mort sont bien là mais la vie est encore plus évidente. Il vit et vient dehors à l’appel du Seigneur. C’est par vocation que nous sommes images et enfants de Dieu, parce qu’Il nous appelle. Nous sommes enfermés dans la prison du péché mais Jésus nous appelle : « viens dehors ! »

Saurons-nous écouter sa voix ? Saurons-nous répondre à son appel ? Même si nous avons du mal à bouger parce que ligotés par notre péché ? Même si nous ne voyons pas où nous allons, voilés par notre manque de foi ?
Jésus leur dit : « Déliez-le, et laissez-le aller. »

Beaucoup de Juifs, qui étaient venus auprès de Marie et avaient donc vu ce que Jésus avait fait, crurent en lui.

Ce n’est pas Jésus qui délie ou dévoile. Jésus appelle et donne la vie, mais c’est à nous de délier, c’est-à-dire d’aider à combattre le péché, de donner le pardon de Dieu (sacrement de la Réconciliation par un prêtre). C’est à nous de dévoiler la bonté, l’amour de Dieu à nos frères.